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Le Père Noël existait avant Coca Cola |
Je n'ai pas pour habitude de m'énerver, mais il y a des choses qui ne me plaisent pas... alors autant le dire..
Hier, une nouvelle statue de cire vient de faire son entrée en grande pompe au musée Grévin : la statue du Père Noël. Soit, pourquoi pas, c'est un moyen d'amuser les enfants, et l'on n'y voit rien à redire.
Là où le bât blesse, c'est lorsque l'on regarde de près cette statue, et le battage médiatique orchestré autour de son arrivée. Car ce Père Noël là n'est pas "le Père Noël" dans son acceptation généraliste, et telle que l'immortalise l'imagerie populaire.
Celui qui fait son entrée au musée Grévin tient dans la main... une bouteille de Coca !
Quel ironie, et quel hérésie. On pourrait presque parler de "pied de nez" de l'entreprise américaine à la culture européenne. Il suffit en effet de se souvenir que ce personnage, récupéré opportunément dans les années 30 par la célèbre marque de cola pour augmenter ses ventes en périodes creuse (l'hiver), est d’origine 100% européenne.
Voici toute la force du marketing américain que de nous retourner notre propres traditions centenaires en les habillant des oripeaux du drapeaux étoilé, et en l’occurrence habillé d'un rouge habit qui serait celui de Coca Cola. Halloween, fête elle aussi d'origine européenne et centenaire, nous l'a déjà démontré.
Comment le musée Grévin, institution centenaire, peut-il se prêter à cette mascarade ? Tout est donc à vendre pour qui peut payer ?
La vraie question, c'est de savoir pourquoi le musée n'annonce pas cette nouvelle statue comme une opération publicitaire, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit. Personne n'y trouverait rien à redire. Mais au moins, un peu de franchise !
Et puis, tant qu'à y être, pourquoi ne pas poursuivre dans cette voie en exploitant des personnages bien français... A quand le Bibendum Michelin chez Madame Tussaud à Londres ? A quand une statue de la mère denis sponsorisée par les fabricants de lave-linges ? Et pourquoi ne pas nous vendre non plus la statue "Banania" en hommage (évidemment) à l'action héroique des tirailleurs sénégalais ?
Il s'agit ni plus ni moins que de publicité, et le musée a vendu son âme au diable. Parions que le musée Grévin a empoché au passage un bon paquet de jolis billets.
Rouges, ou verts, les billets ?